...et son histoire
Tout commence en Angleterre. Alan BLAKE découvre
la plongée - encore balbutiante - en 1949. Il plonge seul, jusqu'à
entendre parler du British Sub-Aqua club en 1953. Il s'en rapproche, et
crée sa section à SOUTHSEA (sud de l'Angleterre) dans la foulée (60
membres en 1954). A la fin de l'été 1954, il cherche une idée pour
maintenir les entraînements l'hiver. Les combinaisons ne sont pas
encore très efficaces, et il est hors de question de continuer à
plonger en mer. Il faut de plus trouver une idée convenant aux
responsables de la piscine (pas de bris de carreaux, pas de danger pour
les joueurs...). Il finit par avoir l'idée d'un sport où les joueurs
pousseraient un palet à l'aide d'une crosse au fond de l'eau.
C'est autour d'un thé que six des membres de la section n°9 du British
sub-aqua club (Alan BLAKE et sa femme Sylvia, Jack et Ena WILLIS, Frank
et Hazel LILLIKER) vont baptiser ce nouveau sport. Il se joue dans sa
première version à huit, d'où le préfixe OCTO, et les joueurs poussent
(en anglais, "to PUSH") un palet. Création du barbarisme OCTOPUSH,
faisant de plus référence à la pieuvre (en anglais, "octopus"). La
première édition des règles, en date du 26 octobre 1954, précise que
les joueurs seront équipés d'un masque, de palmes, et d'une crosse. Pas
encore de tuba. Le but est considéré marqué quand le palet touche le
mur adverse.
Le premier "match" a eu lieu en deux contre deux,
opposant John VENTHAM et Jack WILLIS à Alan BLAKE et Frank LILLEKER. Le
sport a été jugé viable, sans ajustement majeur. Les entraînements ont
ensuite eu lieu à la piscine d'Eastney, avec les commandos de la marine
royale. En novembre 1954, le magazine Neptune (équivalent de notre
Subaqua) publie le premier article sur l'octopush. Le premier
championnat national sera remporté en 1968 par l'équipe de Southsea, à
Portsmouth.
Bizarrement, la discipline est créée une seconde fois en Amérique, avec
quelques différences. Des photos prises en juin 1959 dans la piscine du
Carillon Hotel, à Miami Beach montrent Cam BAIRD et Jack RAINEY (alors
employés de cet hôtel comme maître nageurs) se servant de crosses de
hockey sur glace tenues à deux mains, ainsi que de scaphandres
autonomes. Le magazine Argosy y consacre un article (n°352, février
1961). C'est un plongeur de la région de Chicago, Bill NEIL, qui va
permettre le développement de cette variante dans le Nord Ouest des
Etats Unis. Le jeu est moins aéré que dans la version anglaise : la
crosse autorise moins de techniques de maniement et les déplacements
sont beaucoup plus lents. Les bouteilles n'aident pas à la répartition
du jeu, et les tirs sont quasi inexistants.
Suite à la publication d'un article sur le hockey subaquatique dans la
revue "Skin diver magazine" en octobre 1961, La version américaine du
hockey fait des émules en Afrique du Sud, qui sera imitée par des pays
voisins. La version anglaise quant à elle rencontre du succès en
Australie et au Canada. La rencontre des techniques canadiennes et
américaines conduiront à l'abandon progressif de la crosse longue aux
Etats Unis, beaucoup moins maniable que la version courte anglaise. Ce
sont les premiers championnats du monde en 1980 à Vancouver puis en
1982 à Brisbane et enfin le premier règlement de la CMAS (Confédération
Mondiale des Activités Subaquatiques) qui auront définitivement raison
de la crosse longue.
En France, c'est en 1967 que Roger CHATELAIN présente ce sport aux
membres du club subaquatique de Montauban, avec des crosses longues. En
1973, Roger RENAULT initie les plongeurs du Nord avc des crosses
anglaises. Dans la foulée, une équipe se crée à Lille (1975) mais avec
des crosses américaines. A Nantes, le Centre Subaquatique Nantais est
créé en 1967, et on commence à y jouer au hockey subaquatique vers la
fin des années 1970, sur la base du jeu américain. Les joueurs nantais
échangent leurs crosses longues contre des crosses courtes au tout
début des années 1980, et participent au championnat national dès sa
seconde édition à Bordeaux en 1983 (photo).
Les principales évolutions depuis la (les)
création(s) de la discipline sont bien évidemment l'abandon des
bouteilles et des crosses longues. La forme de la crosse courte a elle
même évolué, passant d'un dessin en tête d'os, visible sur certaines
photos, à une forme courbée asymétrique, permettant des tirs et des
gestes techniques plus efficaces. Les premiers pratiquants utilisaient
des palmes de chasse sous marine, aux arêtes protégées afin d'éviter
les blessures. Les palmes utilisées actuellement sont plus courtes,
globalement plus souples, et permettent des accélérations et des
mouvements plus rapides. Le masque doit comporter deux verres pour
éviter les accidents. Nouveauté depuis la saison 2006 2007 : Les tubas
(forcément sans soupapes) doivent être équipés d'un protège-bouche.
Aujourd'hui, le hockey subaquatique est encore peu
représenté en Afrique (sauf les pays du Sud), Moyen-Orient, Russie et
dans une moindre mesure l'Amérique du Sud. Partout ailleurs, des clubs
sont présents. Le niveau est assez hétérogène, les pays "fondateurs"
(GB, Canada, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle Zélande, France)
gardant une longueur d'avance lors des championnats internationaux.
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